"L'Esprit et l'Epouse disent: Viens!" Homélie pour la solennité de l'Ascension du Seigneur



Frères et sœurs bien-aimés, en faisant ses adieux à ses disciples, le Seigneur Jésus nous a promis à la fois la venue de l’Esprit et son propre retour : « Je prierai le Père et il vous donnera un autre Consolateur (Paraclet), pour qu’il soit avec vous à jamais, l’Esprit de Vérité, que le monde ne peut pas recevoir, parce qu’il ne le voit pas, ni ne le reconnaît. Vous, vous le connaissez, parce qu’il demeure auprès de vous ; et en vous il sera. Je ne vous laisserai pas orphelins. Je reviendrai vers vous » (Jn 14, 16-18). Ou encore : « Vous voilà tristes maintenant ; mais je vous verrai de nouveau et votre cœur sera dans la joie, et votre joie, nul ne vous l’enlèvera. Ce jour-là, vous ne me poserez aucune question. En vérité, en vérité, je vous le dis, ce que vous demanderez au Père, il vous le donnera en mon nom » (Jn 16, 22-23).

Nous savons que la première promesse du Christ a été tenue : l’Esprit Saint est vraiment là et nous en sommes à la fois la preuve et les témoins. Si l’Esprit de Dieu n’était pas descendu sur les apôtres, ni vous, ni moi ne serions là à célébrer la fête de l’Ascension du Seigneur. Si l’Esprit de Dieu n’était pas à l’œuvre dans le monde, ni vous ni moi n’aurions jamais entendu parler de Jésus-Christ, nous ne l’aurions jamais confessé comme Seigneur, nous ne l’aurions jamais aimé. Si l’Esprit Saint n’était pas en permanence dans son Église, auprès de chacune des générations des disciples du Christ, ni vous, ni moi, ni nos parents, ni nos ancêtres n’aurions cru aux promesses d’un homme juif, né à Bethlehem, élevé à Nazareth, crucifié à Jérusalem, ressuscité le troisième jour et enlevé au ciel depuis la Galilée. Oui, nous sommes la preuve vivante de l’action de l’Esprit Saint. Chacun de nous atteste par sa foi, par sa présence à cette liturgie, que Jésus le Christ, crucifié et ressuscité, a tenu sa première promesse : celle de nous envoyer un autre Paraclet, un autre Consolateur, qui nous « guidera dans la vérité tout entière », qui « nous expliquera les choses à venir » (Jn 16, 13).

La première promesse est donc accomplie : l’Esprit est là. Il ne reste plus que la seconde, celle qui vient de nous être rappelée dans les Actes des apôtres : « Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous ainsi à regarder le ciel ? Ce Jésus qui, d’auprès de vous, a été enlevé au ciel viendra comme cela, de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel » (Ac 1, 11). Le Seigneur que nous confessons, le Christ que nous aimons, le Maître en qui nous avons placé toute notre espérance, le Sauveur qui est mort pour nous et qui est ressuscité, l’Homme que les apôtres ont vu exalté dans la gloire, celui-là même reviendra dans une gloire inimaginable. Elle est décrite symboliquement dans l’Apocalypse de Jean : « Alors je vis le ciel ouvert, et voici un cheval blanc : celui qui le monte s’appelle ‘Fidèle’ et ‘Vrai’, il juge et fait la guerre avec justice. Ses yeux ? Une flamme ardente ; sur sa tête, plusieurs diadèmes ; inscrit sur lui, un nom qu’il est le seul à connaître ; le manteau qui l’enveloppe est trempé de sang ; et son nom ? Le Verbe de Dieu… Roi des rois et Seigneur des seigneurs » (Ap 19, 11-13 et 16).

Et après ? C’est la joie indescriptible et la naissance d’un monde nouveau : « Je vis la Cité sainte, Jérusalem nouvelle, qui descendait du ciel, de chez Dieu ; elle s’est faite belle, comme une jeune mariée parée pour son époux. J’entendis alors une voix clamer, du trône : ‘Voici la demeure de Dieu avec les hommes. Il aura sa demeure avec eux ; ils seront son peuple, et lui, Dieu-avec-eux, sera leur Dieu. Il essuiera toute larme de leurs yeux : il n’y aura plus de mort ; de pleur, de cri et de peine, il n’y en aura plus, car l’ancien monde s’en est allée » (Ap 21, 1-4).

Ce n’est pas dans la peur et la terreur qu’il convient d’attendre le retour du Seigneur et le début des temps nouveaux, mais avec confiance, avec amour et impatience. Puisse notre petite assemblée de ce jour rejoindre le chœur immense de ceux qui supplient le Seigneur Jésus de ne pas trop tarder, de revenir très vite. « L’Esprit et l’Épouse disent : ‘Viens !’ Que celui qui entende dise : ‘Viens !’ Et que l’homme assoiffé s’approche, que l’homme de désir reçoive l’eau de la vie, gratuitement » (Ap 22, 17).
"L'Esprit et l'Epouse disent: Viens!" Homélie pour la solennité de l'Ascension du Seigneur

Jeudi 13 Juin 2013
Alexandre Siniakov