Homélie pour la fête de sainte Geneviève de Paris, selon le calendrier grégorien



Homélie pour la fête de sainte Geneviève de Paris, selon le calendrier grégorien
La mémoire de sainte Geneviève de Paris sera célébrée solennellement au séminaire le 16 janvier prochain (3 janvier du calendrier julien). Néanmoins, le 3 janvier, date où de nombreux orthodoxes français et des chrétiens d'autres Églises fêtent la patronne de Paris, une liturgie festive a été célébrée au séminaire. Nous publions ci-dessous l'homélie prononcée à cette occasion:

Frères, aujourd’hui où la mémoire de sainte Geneviève est célébrée par les habitants de la ville où elle a vécu et dont elle est la protectrice, comment pourrions-nous ne pas nous associer à leur action de grâce à Dieu d’avoir donné à Paris et à la France une sainte aussi remarquable ? Comment pourrions-nous ne pas vénérer encore plus ardemment celle qui est la sainte patronne de notre maison, celle dont une relique se trouve dans notre chapelle et que nous invoquons tous les jours dans nos prières ? Nous la célébrerons de nouveau dans deux semaines, en suivant le calendrier julien.

Nous devons beaucoup à sainte Geneviève : vous le savez bien. Je suis convaincu qu’elle n’est pas étrangère à tous les miracles qui se sont produits dans notre séminaire au cours de l’année écoulée. Elle a veillé sur nous au moment de la création de notre école, ses prières nous ont accompagnés dans les tribulations qui ont suivi. Et nous espérons avec audace que son intercession ne nous abandonnera pas dans l’avenir.

Nous, chrétiens, nous croyons vraiment que Dieu est tellement bon qu’il ne dédaigne pas d’utiliser ses saintes et ses saints comme instruments de sa grâce et de sa Providence. Dieu a créé l’homme à son image pour devenir son collaborateur dans cette entreprise époustouflante qu’est la création et la vie. Aussi, les saints sont ces êtres humains qui se sont entièrement remis à la volonté de leur Créateur, qui en sont devenus les images resplendissantes et actives, qui participent à l’œuvre divine. Ce n’est donc pas dégradant de recourir au soutien des saints qui nous précèdent dans la lumière éternelle. Au contraire, la vénération que nous avons pour les saints correspond pleinement à l’amour que Dieu a pour l’homme, à l’importance qu’il accorde à l’humanité, l’humanité qui ne lui est pas étrangère, qui ne lui a jamais été étrangère, puisqu’il l’a créée, mais qui lui est encore moins étrangère depuis que son Verbe est devenu l’un d’entre nous. Ainsi, chers frères, n’ayons pas honte de demander l’intercession des saints, même si nous savons que Dieu lui-même nous écouterait et nous exaucerait volontiers. En nous adressant aux saints, comme à nos protecteurs et amis, nous professons que le salut que Dieu a opéré chez nous par la venue de son Fils a bien porté ses fruits : l’homme est désormais vraiment image de son Auteur, il est coopère avec le Verbe et l’Esprit à la divinisation de toute l’humanité.

Quand nous vénérons les saints, nous confessons que l’homme n’est plus extérieur à la Tente véritable qui « n’est pas de cette création », comme le dit l’apôtre Paul, à la seule Tente éternelle, intemporelle, non créée, source de vie qu’est la divinité ineffable et invisible. Le Christ est entré dans cette Tente originelle, lui l’homme que le Verbe divin était devenu, et il y est entré avec son sang qui nous a rachetés une fois pour toute. Il nous y a amenés avec lui : nos saints y sont déjà, nous espérons y être si nous persévérons dans la foi et l’action de grâce. Nous y rencontrerons certainement sainte Geneviève, entre autres, que nous pourrons remercier de son intercession et de son aide, ce que nous faisons déjà ici-bas et en particulier pendant l’Eucharistie de ce jour. Amen.

Mardi 3 Janvier 2012
Alexandre Siniakov