Homélie pour la fête de saint Basile le Grand, archevêque de Césarée en Cappadoce



Homélie pour la fête de saint Basile le Grand, archevêque de Césarée en Cappadoce
Chers frères séminaristes,

Célébrant aujourd’hui la mémoire de saint Basile, archevêque de Césarée en Cappadoce, je voudrais en appeler à l’autorité de ce docteur de l’Église du Christ pour justifier un des aspects les plus fondamentaux de la formation que nous souhaitons vous donner dans ce Séminaire. Il s’agit de l’accès à la culture et à la science humaines dans toute leur diversité. Ce que nous voudrions pour vous, pendant ces années d’études à Paris, c’est que vous puissiez découvrir le plus de choses dans les domaines aussi nombreux que possible, sans mépris ni dédain, pour mettre ensuite toutes les connaissances acquises au service du peuple de Dieu, au service de l’Évangile du Christ.

Je crois audacieusement que, si saint Basile était parmi nous de manière visible, il aurait approuvé le fait que nous vous formions dans des universités publiques, lui qui, avec son ami Grégoire de Nazianze, a étudié à l’académie païenne d’Athènes, lui qui a écrit un traité pour exhorter les jeunes chrétiens à apprendre l’héritage de la Grèce antique et, plus généralement, à apprécier la culture humaine quelle que soit son origine, pour pouvoir en user au profit la prédication apostolique.

Si l’étude de toutes les sciences humaines est bonne et profitable au chrétien, l’apprentissage de la théologie est encore plus précieux pour le salut ; il ne doit y avoir aucune négligence, aucune insouciance, surtout pour ceux que le Seigneur appelle à annoncer sa Bonne Nouvelle au monde :

« Si le sot qui interroge, il convient d’estimer qu’il est sage (Prov 17, 28), le disciple pénétrant, que le prophète a joint au conseiller admirable, à quel prix l’apprécier ? Il est juste, oui, qu’on l’approuve et qu’on aille de l’avant, partageant son zèle, et qu’on supporte tout alors qu’il nous presse vers le but. Ne point entendre à la légère, en effet, la langue théologique, mais s’efforcer en chaque mot, en chaque syllabe, d’atteindre le sens caché, c’est ce que font non pas des hommes lents à la piété, mais des gens qui perçoivent le sens de notre vocation : car il nous est proposé de ressembler à Dieu autant qu’il est possible à la nature humaine. Mais il n’y a pas de ressemblance sans la connaissance. Quant à la connaissance, on la tient de ce qu’on apprend » (De l’Esprit Saint, I, 2 : SC 17 bis, 252).

Ainsi, les études ne sont pas accessoires, mais fondamentales dans la vie spirituelle. L’apprentissage concourt à notre salut. Je vous souhaite, chers frères, que, conscients de l’importance de vos efforts actuels, de votre formation universitaire pour votre vie future, sur cette terre ou dans l’éternité, vous vous appliquiez avec diligence et persévérance à vous enrichir de toutes les sciences humaines et, tout particulièrement, de la théologie et de l’expérience de nos saints prédécesseurs, des trésors intellectuels accumulés par l’Église de Dieu au cours des deux millénaires écoulés, pour ressembler toujours plus à Dieu par l’usage de votre esprit et de votre intelligence.

Mardi 14 Janvier 2014
Alexandre Siniakov