Homélie le dimanche de l'Entrée du Seigneur à Jérusalem



Homélie le dimanche de l'Entrée du Seigneur à Jérusalem
La façon dont le Seigneur Jésus est accueilli à Jérusalem, quelques jours avant sa Passion, est étonnante, presque exubérante. Les enfants l’acclament, les Juifs jonchent son chemin de rameaux, la foule exulte, les pharisiens et les prêtres s’indignent. C’est d’ailleurs la même foule criant aujourd’hui : « Hosanna au fils de David, au Roi d'Israël » qui rugira dans quelques jours : « Crucifie-le, crucifie-le ». L’amour de la foule est inconstant et l’estime humaine est frivole : tout le monde le sait, mais beaucoup continuent à les rechercher.

Si le Seigneur semble approuver la jubilation du peuple de Jérusalem, c’est parce que cette entrée est le début de sa Passion. Cette entrée a cela de glorieux qu’elle mène à la Mort. Or qu’y a-t-il de plus grand et glorieux que de donner sa vie pour ses amis ? Ainsi, l’entrée du Seigneur à Jérusalem est solennelle non pas à cause de l’accueil que lui réserve la foule, ni à cause des rameaux, ni même à cause des acclamations des tout petits, mais parce qu’elle conduit au Golgotha, lieu où la vraie royauté et l’immensité de la puissance de Dieu se sont révélées aux hommes dans un éclat surpassant celui du soleil.

Nous devrions le savoir, nous aussi, chrétiens, ministres de l’Église, que la gloire humaine ne vaut rien : elle est aussi passagère que la neige dans nos contrées. Dans cette vie, la renommée et la célébrité sont éphémères et vont rarement de pair avec la paix et le bonheur serein dont parle aujourd’hui l’apôtre Paul. En revanche, le sacrifice est éternel. En donnant notre vie, nous sommes sûrs de ne pas la perdre. Alors, retenons-le : la seule gloire à laquelle un chrétien peut aspirer, c’est celle du martyr. Plus nous avons de responsabilités dans l’Église, moins notre vie nous appartient. Plus nous avançons dans le service du peuple de Dieu, plus sûrement devons-nous nous attendre à la souffrance, être prêts au sacrifice. Cette ascension dans le don du soi remonte jusqu’au Golgotha, jusqu’à la Croix du Seigneur auquel nous sommes inséparablement unis dans la Mort et dans la Résurrection.

Dimanche 28 Mars 2010
Séminaire russe