Homélie du dimanche après la Nativité



Homélie du dimanche après la Nativité
Le premier dimanche après la fête de Noël, l’Église orthodoxe célèbre la mémoire de trois saints : le roi David, Joseph, l’époux de Marie, et Jacques, le frère du Seigneur. Dans beaucoup de lieux en Orient, la mémoire de saint Jacques, qui fut aussi premier évêque de Jérusalem et dont le martyre est conté dans les Actes des apôtres, s’accompagne de la célébration de la divine liturgie qui lui est attribuée. C’est la tradition que nous avons souhaité inaugurer, dans notre séminaire, pendant la première semaine de Noël que nous y célébrons. Nous espérons de nous procurer ainsi un intercesseur de plus dans cette mission difficile que nous essayons de mener ici, avec le soutien de la grâce de Dieu.

En dehors de la Mère de Dieu qui occupe une place particulière dans le mystère du salut, les trois saints célébrés aujourd’hui sont ceux avec qui le Seigneur Jésus partage les liens de sang les plus intimes. Le Christ est dit en effet fils de David et son héritier promis et éternel sur le trône d’Israël. Il est aussi le fils adoptif de Joseph. Jacques est appelé « frère » du Seigneur et nous venons d’en entendre un témoignage de la bouche de l’apôtre Paul.

En plus de la paternité et de la fraternité, David, Joseph et Jacques partagent avec le Christ trois propriétés qui sont celles du Seigneur lui-même. David est le premier vrai roi d’Israël ; le Seigneur Jésus est le Roi des rois, la source de toute royauté et le maître de l’univers. Joseph est l’époux par excellence qui veille fidèlement sur la Mère du Verbe incarné ; le Christ est l’Époux de l’Église : il a donné sa vie pour elle et il ne cesse de la nourrir de son Corps et de son Sang. Jacques est le prototype d’évêque et de prêtre de la nouvelle alliance. Or c’est le sacerdoce de son frère Jésus qu’il partage.

En chacun de ces trois parents du Seigneur, nous retrouvons l’un des aspects de son économie salutaire. Le Christ est venu dans ce monde pour restaurer la royauté de Dieu : c’est la promesse que David avait reçue. Devenant homme, le Verbe s’est uni à l’Église, son Corps : le mystère de cette union est déjà préfiguré dans l’attachement de Joseph à Marie et à son Fils. Le Christ fut sacrifié tel un Agneau de Dieu et il s’est immolé tel le Grand-Prêtre parfait pour que le sacerdoce de Jacques, celui de toute l’Église, ne soit plus un sacerdoce d’expiation, mais le sacerdoce de transfiguration et de divinisation.

Lundi 11 Janvier 2010
Séminaire russe