Homélie du dimanche 22 novembre, sur la guérison de la femme hémoroïsse et la résurrection de la fille de Jaïre



Évangile de Luc, 8, 41-56

Quelques années après les événements rapportés par l’évangéliste Luc, saint Paul écrira aux chrétiens de Rome : « Par la pratique de la Loi, personne ne deviendra juste devant Dieu. En effet, la Loi fait seulement connaître le péché. Mais aujourd’hui, indépendamment de la Loi, Dieu a manifesté en quoi consiste sa justice : la Loi et les prophètes en sont témoins. Et cette justice de Dieu, donnée par la foi en Jésus Christ, elle est offerte à tous ceux qui croient. »

Ces paroles apparaissent comme une conclusion tirée de ce qui est arrivé à la femme guérie de la perte du sang : c’est indépendamment de la Loi, voire en dépit d’elle, qu’elle a reçu le salut. En effet, la Loi lui interdisait, dans son état d’impureté lié à la perte du sang, de toucher un homme, de surcroit un rabbin et encore moins la partie la plus sacrée de son vêtement : les franges. Elle l’a fait, en violant la Loi, de manière subreptice. Non seulement, elle a été guérie, mais elle a eu droit à l’éloge du Christ. Mieux que toute parole, ce dénouement de l’audace délictueuse de la femme illustre à quel point notre délivrance ne dépend pas de l’observance des prescriptions religieuses, mais d’une foi sincère et intrépide.

« Ne crains pas. Crois seulement, et ta fille sera sauvée. » Cette parole de Jésus à Jaïre renchérit sur la vertu salutaire de la foi courageuse qui ne se laisse pas intimider par les moqueries, le scepticisme, la critique et la pusillanimité ambiants. Si Jaïre était aussi circonspect et complexé que son entourage, il n’aurait jamais revu sa fille.

L’évangéliste Luc vous a exposé aujourd’hui ces deux événements pour fortifier votre foi et votre audace, pour vous décomplexer, pour vous délivrer des entraves de l’approche légaliste et ritualiste de la religion, de la vision étroite de la puissance de Dieu. Il vous a transmis ce que Jésus a fait pour la femme hémoroïsse et pour la fille de Jaïre pour que vous n’hésitiez pas à votre tour, que vous soyez en état de pureté ou non, méritant ou pas, à venir hardiment à Jésus, à toucher son corps, à boire son sang, à lui ravir un peu de sa force capable de vous transformer, d’arrêter le flux de vos passions, de panser vos blessures et de vous rendre vivants pour Dieu, au-delà de la mort.
Homélie du dimanche 22 novembre, sur la guérison de la femme hémoroïsse et la résurrection de la fille de Jaïre

Dimanche 22 Novembre 2020