Homélie du samedi après la Nativité



Homélie du samedi après la Nativité
Voici le texte de l'homélie prononcée par le hiéromoine Alexandre à la liturgie dans l'église Saint-Basile d'Étampes, le 9 janvier 2010, samedi après la Nativité du Seigneur:

« Garde le commandement sans tache et sans reproche, jusqu'à l'Apparition de notre Seigneur Jésus Christ », c’est ce que Paul écrivait à son disciple Timothée. À peine avons-nous célébré l’apparition dans la chair du Seigneur Jésus, dans la fête de Noël, que l’apôtre nous exhorte à nous préparer à une autre : à son retour. En effet, le Christ reviendra dans la même chair qu’il a assumée, dans le même corps ressuscité que les apôtres ont contemplé et que Thomas a touché. L’enfant de Marie, adoré par les mages, acclamé par les bergers de Bethleem, le fils de David, le roi d’Israël, cloué sur le bois de la Croix, reviendra revêtu de l’humanité qu’il a réunie, pour l’éternité, à sa divinité.

Le chrétien vit de la joie de la première apparition du Fils de Dieu et dans l’attente de la seconde. Dans la première apparition, c’est Dieu qui est devenu homme. Dans la seconde, celle dont parle aujourd’hui l’apôtre Paul, c’est l’homme qui sera définitivement fait dieu par la grâce de l’adoption filiale. Dans la première apparition, le Verbe de Dieu a révélé l’immense profondeur de son humilité : en effet, nous l’avons entendu tout à l’heure dans l’Évangile, il n’a point fait « de querelles ni de cris et nul n’a entendu sa voix sur les grands chemins. Le roseau froissé, il ne l’a pas brisé, et la mèche fumante, il ne l’a pas éteinte ». Ce roseau brisé et cette mèche fumante, c’est notre pauvre humanité, brisée par le péché et fumante de vanité et de fausse contrition, que la Loi n’a pu redresser. Dans sa seconde apparition, ce même Dieu devenu homme révélera toute la gloire de sa divinité et la grandeur de sa justice. Et dans les deux apparitions il nous montre l’immensité de son amour des hommes. En effet, cet amour est la seule raison de l’une et de l’autre apparition.

La première apparition, nous en connaissons la forme et les fruits : le Verbe Créateur s’est fait fils de Marie pour servir et sauver les hommes, pour souffrir, recherchant la drachme perdue et ramenant au Père la brebis égarée. Après une telle venue sur terre, il n’y a pas de raison à craindre le retour de ce même Agneau de Dieu. Si, la première fois, le Christ est venu sauver et guérir les hommes, il n’y a pas de raison que la seconde fois il vienne nous condamner et nous rejeter. S’il y a une seule crainte à avoir, c’est celle de se retrouver vierge folle : absente au moment du retour de l’Époux bienaimé. Il n’y a donc aucun moment à perdre : si nous croyons vraiment à la naissance de Jésus à Bethléem, nous attendrons à chaque instant son retour et nous n’attendrons que cela. Que pourrait-il y avoir de plus désirable dans notre vie que de retrouver Celui qui pour nous s’est fait homme et a été cloué sur la Croix ? En attendant le retour du Maître de l’univers, de notre maison commune, gardons le commandement sans tache et sans reproche, comme l’apôtre nous le recommande aujourd’hui. Ainsi, comme les mages et les bergers le furent à la première apparition du Christ, nous serons prêts et présents à la seconde « que fera paraître aux temps marqués » le Père de Jésus, « le Bienheureux et unique Souverain, le Roi des rois et Seigneur des seigneurs, le seul qui possède l'immortalité, qui habite une lumière inaccessible, que nul d'entre les hommes n'a vu ni ne peut voir. »

Dimanche 10 Janvier 2010
Séminaire russe