"Demandez, on vous donnera". Homélie pour le 5 novembre, mémoire de saint Jacques, frère du Seigneur



"Demandez, on vous donnera". Homélie pour le 5 novembre, mémoire de saint Jacques, frère du Seigneur
Lc 11, 9-13 (lecture du jour): Le Seigneur dit: « Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira. 10En effet, quiconque demande reçoit, qui cherche trouve, et à qui frappe on ouvrira. 11Quel père parmi vous, si son fils lui demande un poisson, lui donnera un serpent au lieu de poisson ? 12Ou encore s’il demande un œuf, lui donnera-t-il un scorpion ? 13Si donc vous, qui êtes mauvais, savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent. »

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« Quiconque demande reçoit, qui cherche trouve, et à qui frappe on ouvrira » (Lc 11, 10). Cette affirmation pleine d’optimisme du Seigneur Jésus laisse beaucoup d’entre nous dubitatifs. Nous sommes nombreux à penser que les choses ne sont pas aussi simples : nous n’obtenons pas aussi aisément ce que nous demandons et nous ne trouvons pas toujours ce que nous cherchons.

Jacques, le frère du Seigneur, aborde ce problème dans sa lettre : « Vous ne possédez pas parce que vous ne demandez pas. Vous demandez et ne recevez pas parce que vous demandez mal, afin de dépenser pour vos passions » (Jc 4, 2-3).

Si Jacques a raison, son frère Jésus n’a jamais promis la réalisation de tous nos vœux. Lorsque le Christ dit : « Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira » (Lc 11, 9), il ne s’engage pas à être le djinn de la lampe magique qui exauce toutes nos volontés. Cette promesse ne concerne pas nos rêves farfelus ni les désirs passagers des biens éphémères destinés, selon Jacques, à être dépensés pour nos passions. Cette promesse de Jésus concerne l’essentiel et l’évangéliste Luc a bien pris le soin de préciser de quoi il s’agit.

Souvenez-vous de ce que le Seigneur ajoute à ces paroles : « Quel père parmi vous, si son fils lui demande un poisson, lui donnera un serpent au lieu de poisson ? Ou encore s’il demande un œuf, lui donnera-t-il un scorpion ? Si donc vous, qui êtes mauvais, savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent » (Lc 11, 11-13). Ainsi, la promesse « demandez et on vous donnera » s’adresse à ceux qui sont en quête de l’Esprit Saint.

En l’occurrence, la générosité de la Sagesse de Dieu ne s’abaisse pas aux libéralités périssables, mais nous fait le don le plus extraordinaire qui soit : l’Esprit divin. Quand Dieu fait des cadeaux, il n’est pas parcimonieux : il ne nous offre pas des choses passagères, il s’offre à nous lui-même, il nous offre sa propre vie, il nous offre son Esprit. Ainsi, le rêve de la divinisation, de la transfiguration de l’homme à l’image de Dieu, qu’ont les Pères de l’Église, nos saints prédécesseurs, n’est pas une utopie, ni une idée scandaleuse. Le Christ nous assure que le Père ne refusera pas son Esprit à ceux qui le lui demanderont. Or que signifie avoir l’Esprit de Dieu, sinon communier à la vie même de Dieu ?

Jacques dit encore : « La supplication fervente du juste a beaucoup de puissance » (Jc 5, 16). Parce que le désir du juste rejoint la volonté de Dieu : il cherche de toutes ses forces ce que le Père veut absolument qu’il trouve, la communion avec son Esprit. Dans cette quête divine il ne manquera pas de moyens de subsistance, de joie et de consolations ici-bas, dont le Seigneur a dit : « Cherchez d’abord le Royaume et la justice de Dieu, et tout cela vous sera donné par surcroît » (Mt 6, 33).

Mercredi 5 Novembre 2014
Alexandre Siniakov